vendredi 17 février 2012

E-Learning: Générations

Lors de sa conférence donnée à Clair (New Brunswick, CA), Stefen Downes nous a exposé sa vision des différentes générations de e-learning. Je fais ici un bref résumé de ces 6 générations telles que je les ai comprises, reflet de l'évolution de l'apprentissage en ligne depuis sa création.

La génération zéro
L'e-learning, dans la génération zéro, c'est la mise à disposition de contenu. Des textes, des images, des fichiers audio ou vidéo proposés à l'utilisateur, éventuellement organisés selon un ordre précis, une progression. Parfois, c'est un test qui permet de définir le contenu proposé.

La première génération
Cette première évolution majeure est à mettre en lien avec la notion de réseau. Les contenus ne sont plus uniquement à disposition d'un apprenant, ils peuvent également être envoyés d'un utilisateur à un autre.

La deuxième génération
On parle ici de la génération des jeux informatiques permettant l'apprentissage en ligne. Cette évolution a provoqué plusieurs modifications :
  • la possibilité de se retrouver à plusieurs apprenants dans le même lieu virtuel
  • la possibilité d'interaction entre les apprenants
  • la possibilité de réalisation d'actions concertées à distance
  • contrairement à un programme d'apprentissage, le cheminement du joueur n'est jamais prédéterminé
  • le joueur devient un "objet" dans le jeu, au même titre que le monstre ou la voiture existant dans ce même jeu. Il n'y a donc plus seulement interactions entre les joueurs, mais également entre les joueurs et les objets du jeu lui-même

La troisième génération
Le système de gestion des contenus (et donc aussi des apprentissages) apparaît, ce qui permet de mettre en lien, tel un tableau à double entrée ou BD, les données relatives aux apprentissages d'une part et les apprenants (et leurs besoins d'apprentissages) de l'autre. Sur ces plateformes, naturellement, on trouve également des outils pour communiquer, que ce soit de manière synchrone ou non. Au moment de l'apparition de cette génération d'e-learning, une question centrale se posait : le centre de l'apprentissage vient du contenu en ligne ou de l'interaction entre les apprenants ? Les modifications à mettre en lien avec cette évolution sont, entre autres :
  • l'organisation des contenus en modules
  • certaines composantes de modules peuvent être réutilisées dans d'autres contextes
  • la communication et les contenus font partie du même espace

La quatrième génération
La génération e-learning 2.0, liée très logiquement à l'apparition du web 2.0, est caractérisée par 1) la forte présence des réseaux sociaux et 2) la mise en lien et la création de contenus à travers ces réseaux. Facebook, Google, MySpace, Twitter pour ne citer que ces quatre marques sont des exemples marquants de cette génération. La progression majeure réside dans le fait que l'apprenant devient un acteur du web au même titre que les éditeurs de programmes. L'apprenant prend, apprend, crée, partage, met à disposition ses apprentissages et ses savoirs. YouTube pour la vidéo ou Wikipedia pour la connaissance sont des exemples de cette activité de co-construction de, par et pour les internautes. Avec l'e-learning 2.0 apparaissent :
  • la notion de groupes de personnes reliées en réseau autour d'un centre d'intérêt, d'une matière, d'un apprentissage
  • l'idée que tout utilisateur du web 2.0 est potentiellement auteur du web 2.0
  • les plateformes permettant d'interagir avec plusieurs autres programmes, plusieurs autres sites, en les faisant communiquer entre eux
  • l'indépendance au lieu et à la plateforme utilisée : possibilité de réaliser les mêmes opérations sur n'importe quel appareil, depuis n'importe quel endroit

La cinquième génération
Avec la généralisation des réseaux sociaux, l'Internet à haut débit, le stockage en ligne, la mise à disposition de contenus et de logiciels libres, le développement des générations précédentes d'e-learning, les cours massifs en ligne, les conférences à distance... bref, tout cela nous amène à la génération que Stefen Downes nomme le MOOC (cours en ligne massif et ouvert) .
Lié à une nouvelle manière de concevoir l'apprentissage, le connectivisme permet de voir le dispositif de formation très différemment : l'apprentissage n'est plus forcément situé à un lieu-classe ou à un lieu-site, il est un peu partout, selon l'envie et les connaissances de l'utilisateur. Il permet d'appréhender une certaine connaissance distribuée dont les points forts sont l'autonomie des apprenants, la diversité des contenus, l'ouverture et l'interactivité.
Le cours conçu comme un MOOC n'a pas un contenu précis, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu'il n'a pas de contenu ! En fait, dans une situation où il y a pléthore d'informations, aucune d'entre elles ne peut être imposée pour tous les apprenants sans différenciation ! Mais cette différenciation, c'est l'apprenant qui l'exerce au gré de ses compétences, de ses intérêts et de ses projets...

Cette notion de MOOC m'interpelle et m'influencera dans la planification de mes prochains cours. Je vous en parlerai, après le baptême du feu, dans un autre billet !

Le texte ou la vidéo de la conférence de Stefen Downes (10 février 2012, Clair, NB, CA)

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